Pourquoi il est si difficile d’arrêter de penser à tout ce que nous devons faire (et si facile d’oublier ce que nous avons déjà accompli). Dans les années 1920, la psychologue russe Bluma Zeigarnik a observé une chose étrange. Lors d’un repas au restaurant, elle a été impressionnée par la complexité des commandes que le personnel de salle était capable de mémoriser en une seule fois. Pourtant, dès que l’addition était payée, le personnel de service oubliait complètement les commandes. Cette observation a donné lieu à l’étude de ce qui allait être connu sous le nom d’effet Zeigarnik.
Qu’est-ce que l’effet Zeigarnik ?
L’effet Zeigarnik fait référence à notre tendance à mieux nous souvenir des tâches incomplètes ou interrompues que des tâches achevées. À première vue, l’effet Zeigarnik peut sembler une adaptation pratique : Il est bon de se souvenir des choses que l’on doit faire, et il est positif de vouloir terminer les choses que l’on commence. Le problème, lorsqu’il s’agit de notre productivité, est double :
Tout d’abord, chaque tâche incomplète que votre cerveau vous rappelle accapare une partie de votre attention, ce qui divise votre attention et rend plus difficile la concentration sur ce sur quoi vous travaillez actuellement. Une étude a montré que les personnes interrompues au cours d’une tâche avaient de moins bons résultats dans la tâche suivante que celles qui avaient pu terminer la première tâche avant d’entamer la seconde.
Deuxièmement, même si nous parvenons à nous déconnecter physiquement du travail, l’effet Zeigarnik fait en sorte que nos tâches inachevées nous suivent à la maison. Elles s’immiscent dans nos dîners en famille, nos vacances, nos week-ends et notre sommeil. Il y aura toujours du travail à faire. Nous devons trouver un moyen de soulager l’effet Zeigarnik afin de pouvoir nous déconnecter mentalement pendant les heures passées hors du travail.
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’accomplir toutes les tâches pour se libérer mentalement de l’effet Zeigarnik. Les recherches montrent que le simple fait de planifier l’achèvement de vos tâches incomplètes peut faire taire les rappels automatiques de votre cerveau.
Ce que vous pouvez faire
Notez vos tâches. Votre cerveau est un terrible système de classement. Au lieu de garder les tâches dans votre tête, prenez l’habitude de les écrire dès qu’elles vous viennent à l’esprit. Gardez un gestionnaire de tâches numérique comme Google Tasks, afin de l’avoir toujours à portée de main pour noter une nouvelle tâche.
Mettez en place un système d’organisation et de révision régulière de vos tâches. Créez des rituels pour planifier votre journée et votre semaine afin que votre cerveau puisse être sûr que vous travaillez sur les bonnes choses au bon moment et que vous puissiez vous préoccuper du reste plus tard.
Ayez un rituel de fermeture à la fin de vos cours. Faites un plan pour le lendemain avant de terminer les cours afin que les tâches inachevées ne restent pas dans votre esprit après les heures d’études.
Trouvez un petit moyen de démarrer. L’effet Zeigarnik peut également être utilisé à notre avantage. Lorsque vous repoussez une tâche particulièrement importante ou difficile, identifiez un tout petit premier pas que vous pouvez faire. Le simple fait de commencer peut inciter votre cerveau à continuer jusqu’au bout.
N’oubliez pas de regarder le chemin parcouru. Un autre effet secondaire négatif de l’effet Zeigarnik est que nous oublions rapidement tout ce que nous avons déjà accompli. N’oubliez pas de passer en revue les tâches que vous avez accomplies lors d’un bilan hebdomadaire afin de vous féliciter de ce que vous avez déjà accompli.